L’escroquerie monétaire
mondiale
par Eberhard
Hamer, professeur à l’institut des classes moyennes de Hanovre
La manipulation actuelle des systèmes de la monnaie
et des changes constitue le scandale le plus important et aux conséquences les
plus marquées de notre époque. Pour la première fois, l’escroquerie monétaire
atteint des dimensions mondiales, car elle a lieu sur toute la planète, elle ne
peut plus être contrôlée, arrêtée ou empêchée par aucun gouvernement et elle a
même lieu de manière formellement légale, conformément à des lois nationales
désuètes. Toutefois, il est certain que l’escroquerie monétaire, comme toute
autre escroquerie, ne peut pas enrichir à long terme les malfaiteurs par
l’appauvrissement de leurs victimes, puisque l’on ne peut abuser d’aucun
système monétaire libéral à long terme.
Selon la théorie financière, la monnaie est un moyen
d’échange légalisé, qui conserve de surplus sa valeur. C’est pourquoi elle
était jadis un monopole de l’État (droit de battre monnaie). Les pièces d’or,
d’argent et de cuivre qui circulaient comme monnaie étaient battues par l’État.
Celui-ci garantissait aussi la pureté du métal et le poids des monnaies, de
sorte que l’on savait à tout moment, dans le pays comme à l’étranger, quelle
était la valeur de chaque pièce. Ainsi, les pièces de monnaie étaient simultanément
moyen d’échange et valeur durable.
• Mais pour battre monnaie, l’État doit avoir de
l’or et de l’argent. Il était donc important qu’il disposât de mines d’argent
par exemple (Rammelsberg près Goslar), ce qui lui permettait de battre des
monnaies supplémentaires en argent. Inversement, les citoyens savaient que
l’État ne pouvait battre monnaie que dans la mesure où il disposait des métaux
précieux correspondants. L’approvisionnement en métaux précieux était donc la
base de la monnaie de métal précieux en circulation (monnaie d’or en
circulation).
De la monnaie réelle à la monnaie fiduciaire
Cependant, des princes ont toujours tenté de se
procurer davantage de monnaie qu’ils n’avaient de métal précieux en réduisant
la part des métaux précieux dans l’alliage des pièces. Il en est résulté que
les marchands et bourgeois ont cédé la mauvaise monnaie, mais gardé la bonne
jusqu’au moment où, tous étant au courant, il a fallu refondre la mauvaise
monnaie. Des pièces d’or ont circulé jusqu’à la Première Guerre mondiale.
• Une monnaie d’or en circulation a cependant l’inconvénient
que l’augmentation de l’or n’atteint pas la croissance économique, de sorte
qu’un manque d’or déflationniste peut empêcher une forte croissance économique.
C’est pourquoi de nombreux États sont passés à une monnaie d’or indirecte: ils
disposaient d’un trésor d’or d’un certain montant en or, à partir duquel ont
été émis des billets de banque qu’il était plus aisé de transporter, de compter
et de détenir en grande quantité. Leur valeur résultait de la faculté de
présenter à tout moment les billets à la banque centrale et de les y échanger
contre la quantité correspondante d’or ou d’argent (billets convertibles en
métal précieux). De cette manière, l’État pouvait émettre davantage de monnaie
fiduciaire qu’il ne possédait de métal précieux, peu de détenteurs de monnaie
insistant d’habitude sur l’échange de billets en or. Normalement, un volume de
moins de 10% d’or suffisait à un volume de billets de 90%.
• Le système fonctionnait dans le monde entier. En
effet, des pays dépourvus d’or garantissaient aux détenteurs de leurs billets
un cours fixe de change par rapport aux monnaies convertibles en or. Tant que
cette garantie de change existait, les bourgeois étaient certains de pouvoir
échanger – à vrai dire par le biais d’un double échange (étalon de change-or) –
leur monnaie fiduciaire contre des pièces de métal précieux et avaient ainsi
tout au moins une garantie indirecte de la valeur de leur monnaie.
De la monnaie d’État à la monnaie privée
L’étape
décisive menant à l’abandon de la monnaie d’État a été la fondation, en 1913,
du Système fédéral de réserve des États-Unis. Bien que la constitution américaine
ne prévoie que l’or et l’argent comme monnaies légales, un cartel fondé par des
banques privées et dirigé par les deux grands groupes financiers Rothschild et
Rockefeller a créé une banque centrale privée ayant droit d’émettre sa propre
monnaie, devenue moyen légal de paiement et garantie initialement par le
gouvernement des États-Unis. Après la Première Guerre mondiale, cette banque
privée a racheté les réserves d’or mondiales. Il en est résulté que de
nombreuses autres monnaies n’ont plus pu maintenir leur étalon-or et ont sombré
dans la déflation (première crise économique mondiale).
•
A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l’instauration d’un nouvel étalon dollar-or
a été donc décidée en 1944 à Bretton Woods. Pendant la guerre mondiale, les
États-Unis ont exigé des belligérants le paiement d’armements en or. L’or de
l’Allemagne a dû être remis comme butin. Ainsi, plus de 30000 tonnes d’or
venant du monde entier se sont accumulées aux États-Unis, soit davantage que
dans tous les autres pays réunis. Cet or a servi de couverture au dollar. Mais
comme les banques centrales du monde détenaient une grande partie des dollars à
titre de réserves monétaires, les États-Unis ont pu émettre davantage de
monnaie que leur quantité d’or. L’étranger avait en effet besoin de dollars
pour acheter les matières premières traitées uniquement en cette monnaie. Outre
l’or, le dollar est donc devenu toujours davantage une réserve monétaire des
autres banques centrales. Le règne du dollar sur le monde avait commencé.
•
En 1971, le président des États-Unis, Richard Nixon, a supprimé l’obligation de
convertir le dollar en or (étalon dollar-or) et, simultanément, la responsabilité
de l’État à propos du cours du dollar. Depuis lors, la devise américaine n’est
plus couverte ni par de l’or ni par la garantie de l’État, mais demeure la
monnaie privée libre du Système fédéral de réserve (la Fed). Le dollar et
toutes les autres monnaies du monde ne conservent par conséquent plus de
valeur, mais est un simple moyen de paiement imprimé et légalisé.
•
Si la loi peut obliger à accepter une monnaie non couverte comme moyen
d’échange, il ne peut en faire de même comme moyen de conservation de la valeur.
Dans ce cas, la confiance du détenteur de billets que la valeur de sa monnaie
est assurée à long terme est nécessaire. A son tour, le cours à long terme – la
confiance – d’une monnaie flexible dépend uniquement de la rareté de cette monnaie
ou du volume de la masse monétaire. Le problème est que la masse des biens n’a
que quadruplé durant les trente dernières années alors que la masse monétaire
s’est multipliée par quarante.
•
Or, une augmentation de la masse monétaire implique toujours de l’inflation. Et
l’inflation entraîne une dévalorisation de la monnaie. On a recouru à trois
solutions pour résoudre ce problème:
Dès
la fondation de la Banque fédérale d’Allemagne, la science financière allemande
avait exigé l’établissement d’un «quatrième pouvoir» en faveur de l’institut
d’émission pour permettre à celui-ci de résister aux pressions visant à un
excès de masse monétaire et, partant, de se fier au maintien de la valeur monétaire.
En fait, la Banque fédérale était tenue, de par la loi, de préserver la valeur
du mark (théorie de la monnaie neutre) et était indépendante de l’État dans une
forte mesure. Dans ces conditions, le mark, monnaie la plus stable du monde, a
été utilisé toujours davantage comme monnaie de réserve et monnaie de placement.
La
plupart des autres États ont préféré une monnaie axée sur la quantité. Ils ont
obligé leurs banques centrales à déterminer leurs masses monétaires d’après certains
objectifs, tels la croissance économique ou le plein-emploi. La politique nationale
a profité de cette évolution pour exercer son influence sur la banque centrale
et sur la monnaie, ce qui a régulièrement entraîné une inflation de la masse
monétaire (exemples: France, Italie, Espagne).
En
revanche, la plupart des dictatures des pays en voie de développement et la Fed
ont préféré une «monnaie quantitativement libre», c’est-à-dire une monnaie dont
les excès par la politique ou les propriétaires privés du Système de réserve ne
sont pas limités par la loi. Une «monnaie quantitativement libre» a toujours
signifié «monnaie dont on peut abuser librement» et n’a jamais fonctionné à
long terme.
Point
essentiel, il ne faut pas sous-estimer les tensions auxquelles sont soumis les
cours des changes lorsque évoluent parallèlement des monnaies, tel le mark, dont
les banques d’État émettrices préservent la valeur, et des monnaies de banques
d’État assujetties, voire de banques privées, qui sont manipulées selon les
objectifs de l’émetteur: comme la Banque fédérale d’Allemagne a maintenu la
valeur du mark relativement stable et que celle d’autres monnaies importantes a
diminué toujours plus fortement en raison de l’augmentation de la masse
monétaire et de l’inflation, les détenteurs de monnaie se sont efforcés tout
naturellement d’investir à long terme en monnaies fortes et d’éviter les
monnaies faibles.
•
Depuis lors, aucune monnaie du monde n’a plus quelque base de valeur que ce
soit, la monnaie mondiale s’est détachée de toute valeur réelle, les billets
sont imprimés sans arrêt et leur valeur diminue continuellement en raison de
leur augmentation constante. Si les gens croient toujours que le papier-monnaie
qu’ils détiennent a une valeur fixe, cela résulte de manipulations habiles des
changes donnant l’illusion d’un rapport de valeurs. De fait, les changes sont manipulés
par les groupes qui engendrent aussi l’augmentation de la masse monétaire.
•
Pratiquement, le Système fédéral de réserve privé guidé par la haute finance
des États-Unis et appartenant à celle-ci a atteint l’importance d’un système de
monnaie mondiale:
Le
dollar, monnaie privée de la Fed, domine déjà le monde de par sa masse monétaire.
Plus de 75% de la monnaie mondiale sont des dollars.
La
haute finance des États-Unis a obligé aussi les marchés des matières premières qu’elle
contrôle à ne vendre leurs produits qu’en dollars. Qui ne vend pas son pétrole
contre des dollars sans valeur est déclaré terroriste (Saddam).
Les
banques centrales des autres pays ont été également forcées d’accepter des
dollars comme réserves monétaires dans des proportions croissantes (plus de 90%
dans le cas de la Banque centrale européenne). La valeur des autres monnaies –
tel l’euro – découle donc à raison de plus de 90% de billets en dollars sans
valeur, ne reposant que sur la puissance et la volonté de la haute finance américaine.
Les
banques centrales étrangères ont été amenées avec ou sans douceur (Suisse) à
céder ou à «prêter» leurs réserves d’or contre des dollars. Ainsi, l’or du
monde s’est de nouveau concentré, comme avant la première crise économique mondiale,
chez les propriétaires de la Fed, de sorte qu’un système de l’étalon-or ne
pourrait être réinstauré que conformément à leur volonté et qu’ils feraient
l’affaire du siècle du simple fait d’une réforme monétaire entraînant une nouvelle
fixation du prix de l’or (Greenspan: «peut-être jusqu’à 6000 dollars»).
La
haute finance des États-Unis détermine donc par l’intermédiaire de la Fed, qui
lui appartient, la monnaie et les changes du monde entier. Le dollar est la monnaie
privée de cette haute finance. Il n’est garanti par personne d’autre, mais est
maltraité autant que faire se peut, accru et modelé en instrument de sa domination
sur le monde et du vol de toutes les matières premières et valeurs réelles
importantes.
•
En augmentant sans scrupules la masse des dollars, la haute finance des
États-Unis s’est procuré des liquidités illimitées, qui lui permettent
d’acheter le monde entier. Par cette émission, l’État américain peut émettre
davantage de dollars qu’il n’en reçoit (endettement débridé). Aussi bien la
haute finance dominatrice des États-Unis que le gouvernement qu’elle domine
profitent donc de l’augmentation de la masse monétaire. Par conséquent, le
volume des dollars s’est accru toujours plus vite ces dix dernières années.
•
De même, les dettes de l’État ont augmenté considérablement envers l’étranger.
Le gouvernement des États-Unis commande donc de plus en plus de biens réels à
l’étranger, qu’il paie par des billets sans valeur – la forme moderne du
tribut.
•
Il faut attribuer à une mise en scène et à un chantage habiles le fait que cet
accroissement sans limite des dollars n’a pas entraîné depuis longtemps la
chute de cette monnaie et le refus des clients de l’accepter: la haute finance
et le gouvernement des États-Unis forcent économiquement et politiquement
depuis des années les principales banques centrales du monde (Banque centrale
européenne, Banque du Japon, Banque de Chine, etc.) à garder des dollars sans
valeur accumulés lors d’exportations ou d’achats de valeurs réelles et à les
détenir comme réserves de devises constituant soi-disant de la valeur. Cela
signifie pratiquement que les banques centrales de Chine, du Japon et d’Europe
accumulent en quantités toujours plus fortes, comme réserves monétaires
prétendument de valeur, les dollars sans valeur leur parvenant à la suite des
livraisons de biens de leurs ressortissants. La monnaie des États satellites
est donc déjà garantie par des dollars dont la valeur diminue toujours
davantage; elle a aussi perdu pratiquement sa valeur. Ainsi, toutes ces
monnaies naviguent sur le même bateau de la dévaluation, les promoteurs de
l’augmentation de la masse monétaire à New York et Washington ainsi que leurs
aides augmentant la masse monétaire dans les banques centrales des États
satellites.
•
Toutefois, le débiteur que sont les États-Unis décide lui-même dans quelle mesure
il plumera finalement ses financiers par une dévaluation officielle du dollar
et se débarrassera de son endettement à leurs frais. L’étranger, qui détient
80% des dollars, subira surtout les effets de la dévaluation de cette monnaie.
Le débiteur a toute latitude pour déterminer dans quelles proportions il
dévaluera ses dettes et dépouillera ainsi ses créanciers.
•
Cependant, la manipulation des cours fait croire au public que les monnaies manipulées
et accrues sans limite ont toujours un cours solide.
•
Si les détenteurs de monnaies savaient qu’ils n’ont au fond que du papier en
mains, mais que tout dépend des manipulations, des abus, de la puissance et des
objectifs de la haute finance des États-Unis, la vitesse de circulation de la
monnaie augmenterait davantage en raison du refus d’accepter la monnaie, une
fuite dans les valeurs réelles aurait lieu, il s’ensuivrait une inflation
s’accélérant dramatiquement, voire galopant, la dévalorisation accomplie depuis
longtemps des investissements en valeur nominale (papiers monétaires,
obligations, fonds de placement, etc.) entraînerait un deuxième krach, la
dévalorisation entraînerait la ruine du secteur financier, qui devrait faire
face à des procès en dommages-intérêts, si bien qu’une réforme monétaire
deviendrait inévitable.
Malgré
une dévalorisation dramatique, l’illusion de la valeur de la monnaie est encore
maintenue artificiellement par l’obligation de considérer les billets comme
moyens de paiement légaux. Les profiteurs de ce système sont non seulement la
haute finance de États-Unis qui, par sa Fed, place dans le monde des masses de
dollars toujours plus considérables, mais aussi des banques centrales menant le
même jeu, telles la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque du Japon. Les
directions de ces instituts savent fort bien à quel point le dollar a perdu
toute valeur, mais confortent toujours l’illusion du dollar moyen de paiement
légal, se sont tues pour des raisons politiques et ont couvert leur propre
monnaie par des réserves monétaires libellées en dollars sans valeur. Si une
réforme monétaire avait lieu, la BCE notamment serait dépourvue de valeurs. La
présence de l’or se limite vraisemblablement à une simple créance et ne
consiste donc plus en or réel. La plupart du temps, il est prêté prétendument
en nature à la Fed, qui le prête à son tour, si bien qu’il n’est plus
saisissable en cas d’effondrement. Le système repose sur le fait qu’un abus
n’est ni discuté ni ne fait l’objet d’une publication.
•
Fait n°1: Les masses monétaires mondiales ont été tellement accrues et ont une
base si fragile (dollars, euros, yens, etc.) que les monnaies correspondantes
n’exercent plus de véritable fonction de conservation de la valeur, si
importante aux yeux du citoyen.
•
Fait n°2: Seules la manipulation et la tromperie à propos d’une valeur de la
monnaie qui n’existe plus préservent artificiellement la fonction d’échange des
monnaies.
•
Fait n°3: Le dollar, monnaie privée de la haute finance américaine, a rompu depuis
longtemps tous ses liens avec une valeur réelle (l’or) ou avec une masse monétaire
déterminée. Il a donc non seulement perdu sa fonction de conservation de la
valeur, mais ne trompe plus le monde, à propos d’une valeur d’échange prétendue
de la monnaie privée dévalorisée par une augmentation sans limite, que par des
manipulations de cours sur l’ensemble de la planète. Seules cette tromperie et
la puissance de la haute finance des États-Unis alimentent encore une «confiance»
artificielle dans le dollar. En revanche, si les participants au marché
savaient qu’ils n’ont en main, avec la valeur nominale du billet, que la
promesse sans valeur de particuliers dans lesquels ont ne peut depuis longtemps
plus avoir confiance, qui abusent constamment de leur pouvoir de manipuler la
valeur de la monnaie, cette confiance se serait effondrée depuis longtemps.
•
Il en va des actions comme de la monnaie. La plupart de ces titres n’ont plus
de substance et ne recèlent que de l’espoir. Celui qui a cru avoir beaucoup
gagné lors de la hausse fulgurante des actions a appris par le krach que
l’action ne comporte, outre la valeur du papier, que de l’espoir, mais que
celui-ci peut disparaître facilement. Le gain ou la perte dans le jeu de la Bourse
sont de simples espérances et non des valeurs réelles. Tel est aussi le cas de
la monnaie. La seule valeur réelle est celle du papier. Le reste est une
confiance dans des puissances financières mondiales corrompues, mais fortes.
La mainmise sur les valeurs réelles au moyen d’une monnaie-fiction
Si
les participants au marché savaient que notre système monétaire repose finalement
sur la monnaie privée qu’est le dollar et que cette monnaie dépend uniquement
des souhaits de manipulation et d’abus de l’oligarchie financière, ils perdraient
confiance dans la monnaie, ne considéreraient plus celle-ci comme moyen de
conservation de la valeur, mais tenteraient d’échapper à la dévalorisation constante
de la monnaie en se réfugiant dans les valeurs réelles.
•
Or telle est l’action de ceux qui, cachés derrière la Fed, procèdent à la plus
forte augmentation de la masse monétaire de tous les temps. Depuis des
décennies, ils achètent avec une monnaie perdant de plus en plus de sa valeur
toutes les valeurs réelles qu’ils trouvent: stocks de matières premières,
complexes industriels, immeubles et presque chaque société financière étrangère
à peu près intacte par une reprise amicale ou hostile, à presque n’importe quel
prix. Non seulement la haute finance des États-Unis accumule les valeurs
réelles mondiales, mais aussi l’État importe depuis des années, contre de la
monnaie de papier au fond sans valeur, davantage de valeurs réelles du monde
qu’il n’en peut payer et s’endette ainsi sans limite envers l’étranger – tant
que les créanciers étrangers croient encore à la valeur du dollar ou peuvent
être obligés, par chantage politique, de prendre comme réserves monétaires ces
dollars pourris.
Monopoles formés grâce aux valeurs réelles
De cette manière, la haute finance qui se cache
derrière la Fed a acquis contre ses dollars pourris, grâce à une politique
ciblée de valeurs réelles, des secteurs entiers du marché et a constitué ainsi
des monopoles ou oligopoles dans les domaines suivants: diamants, or, cuivre,
zinc, uranium, télécommunications, presse et télévision, denrées alimentaires
(Nestlé, Coca-Cola), de grandes parties de l’industrie de l’armement et de
l’espace, etc.
• Actuellement, une tentative de monopole tente de
contrôler le secteur de la génétique. Les animaux et plantes qui ont subi des
manipulations génétiques sont stériles. Si l’on peut donc manipuler les gènes
de toute une région, les paysans ne peuvent plus utiliser les céréales qu’ils
ont récoltées et doivent acheter les semences d’une entreprise au prix qu’elle fixe.
Une autre monopolisation a lieu actuellement sur le
marché du sucre: le marché du sucre de l’UE est régi de manière à préserver aux
paysans leur production de sucre de betteraves, qui est d’une nécessité vitale
pour nombre d’entre eux. Or le sucre de betteraves est plus cher que le sucre
de canne du cartel américain qui croît sous les tropiques. Nestlé et Coca-Cola,
qui appartiennent à la haute finance des États-Unis, exigent maintenant, de
concert avec les scientifiques et politiciens qui en dépendent, une
«libéralisation du marché du sucre» et la revendiquent dans les instances
internationales (GATT, Mercosur). Dès que cette libéralisation sera imposée, le
sucre de betteraves cher ne pourra plus se maintenir face au sucre de canne bon
marché, la production européenne de sucre s’effondrera définitivement et le
marché du sucre – tout d’abord bon marché, puis cher – sera inondé par le
cartel du sucre de canne contrôlé par la haute finance des États-Unis.
• Le cas Primacom démontre par quelles méthodes la
haute finance des États-Unis accapare des branches entières: cet exploitant de
réseaux par câble a une situation très lucrative, mais est depuis longtemps
dans le collimateur de la haute finance des États-Unis (monopolisation des télécommunications).
Celle-ci s’est infiltrée depuis longtemps dans le management de Primacom, puis
lui a accordé un prêt à un taux d’intérêt dépassant 30%. Par conséquent, cette
entreprise florissante a connu des difficultés et est devenue, aux yeux de la
banque américaine, propre à une OPA très bon marché. Le jeu traverse
actuellement sa dernière phase.
• L’émissaire de la haute finance américaine Ron
Sommer a tenté de se livrer à un jeu analogue avec Deutsche Telekom. La haute
finance des États-Unis accumule les sociétés du secteur des télécommunications
pour créer un monopole mondial. Pour ce faire, l’émissaire Sommer lui a acheté
une petite entreprise du secteur des télécommunications à un prix ($ 30
milliards) supérieur de trente fois à sa valeur, afin que cette haute finance
puisse racheter Telekom avec son propre patrimoine. La deuxième étape
consistait à rendre les actions Telekom si bon marché que l’investisseur
américain puisse les acheter à bas prix. Sur ce point, Rom Sommer a échoué.
Toutefois, cet échec ne fera que retarder, sans les empêcher, les plans de
reprise de la haute finance américaine. La privatisation et le rachat
d’entreprises des télécommunications continuent, conformément aux plans
dressés.
• Un jeu analogue se déroule sur le marché mondial
de l’énergie. En Allemagne, EON et RWE y participent visiblement, la haute
finance des États-Unis ayant déjà envoyé ses hommes de confiance dans les
banques et managements décisifs pour les candidats à la reprise. En 20 ans,
elle veut aussi monopoliser l’eau du monde, selon les indications de son représentant
Brzezinski.
La réforme monétaire et les valeurs réelles
Une interprétation correcte des plans de la haute
finance mondiale aboutit à la conclusion que la masse monétaire doit être
accrue et dévalorisée jusqu’à ce que toutes les valeurs réelles importantes du
monde soient achetées et monopolisées. La haute finance sait bien que son
accroissement de la masse monétaire ne saurait passer inaperçu et que, à un
moment donné, la confiance en un dollar inflationniste disparaîtra.
L’éclatement d’une crise de confiance fera de l’inflation encore contrôlée une
inflation galopante, qui aboutira forcément à une réforme monétaire.
• Or, il s’agit d’un avantage dont bénéficiera aussi
bien la haute finance que les États-Unis:
Préalablement, la haute finance a acheté assez de
valeurs réelles avec des dollars pourris, et ces valeurs réelles ne seront pas
touchées par la réforme. La haute finance aura ainsi converti à temps de
l’argent pourri en patrimoine de valeur. Comme elle a constitué des monopoles
mondiaux dans de nombreux domaines, elle peut imposer des prélèvements à tout
moment au monde, grâce à des prix de monopole. Les dominateurs du monde auront
donc comme revenu non plus des impôts, mais des revenus de monopoles. Personne
ne pourra empêcher la haute finance de relever de 10, 20 ou 30% les prix de
l’or, des diamants, du cuivre, du zinc, de l’eau, des semences ou de l’énergie
et d’imposer ainsi des prélèvements spéciaux à l’ensemble de la population
mondiale. Il n’y a encore jamais eu de telle puissance financière dans le monde
ayant constitué un tel péril pour l’ensemble de la population.
Rusée, la haute finance des États-Unis a
principalement déversé ses dollars pourris à l’étranger. Plus des trois quarts
des dollars ne sont plus aux États-Unis, mais se trouvent dans les États
créanciers de ce pays. En effet, les États-Unis se sont de plus en plus
endettés envers l’étranger ces dernières années. L’étranger a livré des
produits et reçu en échange des dollars sans valeur. Toutes les banques
centrales étrangères sont remplies de dollars pourris. Si ceux-ci sont
subitement dévalués, plus des trois quarts du dommage toucheront les banques
centrales, les banques, les États et les opérateurs hors des États-Unis. Les
banques centrales européennes pourront alors regretter d’avoir échangé leur or
contre des dollars pourris et d’avoir constitué de la monnaie formelle comme
base (réserves monétaires) de leur propre monnaie, tels le yen et l’euro. Si le
cours de la monnaie-clé, le dollar, s’effondre, celui des monnaies satellites
subira le même sort, sa seule base étant un montant en dollars pourris. En
d’autres termes: la réforme monétaire qui se prépare déclenchera forcément une
réforme de toutes les monnaies mondiales, dont le dollar pourri constitue
encore la principale réserve monétaire.
Le fait que tout accroissement continuel d’une
monnaie privée – le dollar – par le Système fédéral de réserve appartenant à la
haute finance des États-Unis doive forcément entraîner un pourrissement du
dollar, une inflation de plus en plus forte et, finalement, une réforme
monétaire est une certitude fondamentale de la science financière, et même
Greenspan et ses collaborateurs devraient en être conscients.
De la réforme monétaire à la monnaie mondiale
Imprudemment, Greenspan a indiqué dans un discours
«qu’une correction fondamentale du dollar aurait lieu d’ici 2007 et que l’on
pourrait fondre à cette fin le dollar et l’euro en euro-dollar, une nouvelle
monnaie mondiale.» Cette vue est conforme aux besoins de la haute finance américaine,
car l’abus du dollar ne peut se poursuivre que jusqu’en 2007 au pire. En effet,
la confiance du monde dans cette monnaie privée accrue sans trêve, perdant de
plus en plus de sa valeur et maintenue artificiellement devrait avoir disparu
jusqu’alors. Le dollar subira donc une transformation ces prochains temps. Si
une fusion avec l’euro avait lieu, la haute finance des États-Unis atteindrait
des objectifs importants:
Une nouvelle monnaie permettrait de dévaloriser les
anciennes dettes monétaires et, partant, de spolier les créanciers détenant
encore de cette monnaie. Si le nouvel euro-dollar vaut 20 anciens dollars ou 15
euros, les anciennes monnaies sont dévaluées en conséquence, les créanciers détenteurs
d’ancienne monnaie spoliés, le jeu a profité aux émetteurs de monnaie privée.
L’État fédéral américain surtout se débarrasserait
ainsi de ses dettes: l’endettement envers l’étranger, qui atteint actuellement
5200 milliards de dollars, ne se chiffrerait alors qu’à 2600 milliards
d’euro-dollars, soit une dévaluation de 50%.
Les détenteurs d’anciens dollars seraient les
principales victimes, les montants qu’ils détiennent étant dévalués de 50,
voire de 90%. Les banques centrales de Chine, du Japon et d’Europe, qui
détiennent d’importantes réserves monétaires en dollars, en pâtiraient
particulièrement.
Toutefois, le but principal de la haute finance
américaine est d’établir ainsi une monnaie mondiale qu’elle contrôlerait. Sous
un régime d’euro-dollars, le Système fédéral de réserve appartenant à la haute
finance des États-Unis aurait forcément une majorité. Cette haute finance
contrôlerait alors la majorité du système. A cette fin, la haute finance des
États-Unis a choisi la BRI (Banque des règlements internationaux), une organisation
privée dont elle a déjà acquis secrètement la majorité des parts. Si la BRI
devenait la banque centrale émettant les euro-dollars, les mêmes propriétaires
privés seraient, par hasard, les principaux propriétaires de la nouvelle banque
centrale, qui étaient auparavant les propriétaires de la Fed. Ils pourraient
jouer le jeu consistant à émettre de la monnaie à leur gré, à un niveau
supérieur, qu’ils ont joué jusqu’à maintenant avec le Système fédéral de
réserve – et bénéficier de surcroît de la diminution de leur endettement due à
la réforme monétaire. L’augmentation de la masse monétaire mondiale qui a eu
lieu jusqu’à maintenant, cette grande escroquerie monétaire, serait effacée par
la réforme monétaire. Les vieux malfaiteurs bénéficieraient d’un nouveau
système, d’une nouvelle monnaie, qui leur permettrait d’utiliser aux mêmes fins
la monnaie mondiale euro-dollar durant les 20 à 30 prochaines années.
Ce faisant, la haute finance des États-Unis aurait
donc monopolisé par escroquerie les valeurs réelles mondiales – parmi
lesquelles figurent des biens aussi essentiels que les semences, les denrées
alimentaires, l’eau, l’énergie et les métaux, mais aurait aussi bâti de nouveau
un monopole monétaire à sa disposition, qu’elle pourrait utiliser à son gré – une
machine d’accroissement monétaire, tel l’âne aux ducats de la légende.
• Même la publication de ce système d’escroquerie ne
provoquera pas de cris dans le monde. On parlera de «théorie du complot»,
d’«antiaméricanisme», voire d’«antisémitisme» (Rothschild) ou s’efforcera
d’empêcher de telles publications, une partie essentielle des médias imprimés
et électroniques mondiaux appartenant à la haute finance des États-Unis.
• Il est important que ceux qui pourraient subir des
pertes comprennent ce jeu. Celui qui possède un patrimoine financier devrait
donc écouter, ou plutôt lire.
• Les perdants du grand jeu de l’oligarchie
financière sont les participants au marché mondial qui accordent trop de
confiance à la monnaie, qui croient toujours que celle-ci n’a pas une simple
fonction d’échange, mais qu’elle sert encore de préservateur de la valeur. Les
hommes n’ont visiblement pas tiré de leçon de la dévalorisation constante de la
monnaie de ces 40 dernières années. Celle-ci s’accélérera ces prochaines années
avant la catastrophe finale, car elle sert uniquement aux manipulateurs. Celui
qui attache donc de l’importance au maintien de la valeur à long terme de son
patrimoine ne peut pas continuer à avoir des placements en valeurs monétaires,
en polices d’assurances, en obligations ou en espèces, il doit investir en
valeurs réelles, comme la haute finance lui en donne l’exemple.
Objectif stratégique de l’escroquerie monétaire
mondiale
Pour autant que l’on puisse en juger de l’extérieur,
la haute finance des États-Unis a eu pour seul objectif initialement de
contrôler la monnaie du pays et, partant, de manipuler le marché des États-Unis
à son gré. La Fed privée servait à réaliser cet objectif. Lorsque le président
Kennedy a proposé une loi visant à étatiser ce système financier privé, il est
décédé subitement. Toute personne en contact avec les possibilités de monnaie
privée a perdu son patrimoine ou sa vie.
• Depuis lors, les objectifs stratégiques de la
haute finance américaine ont dépassé le cadre national. Elle a pour but un
système monétaire privé mondial qu’elle a assuré par son dollar privé, imposé
comme principale monnaie de réserve dans le monde entier, et qu’elle ne doit
plus formaliser que par une monnaie mondiale, l’euro-dollar.
• Si nous voulons empêcher un deuxième abus du
système monétaire mondial en faveur d’une haute finance privée et l’abus des
masses monétaires, chaque monnaie doit être protégée contre tout abus public ou
privé, contre toute manipulation déflationniste ou inflationniste.
• Ce but ne peut certainement pas être atteint si
l’on abandonne les changes à la haute finance privée. Celle-ci profitera
toujours des possibilités d’abus en spoliant et exploitant le monde par un
accroissement de la masse monétaire.
• Cependant, l’expérience a montré aussi que la
plupart des gouvernements abusent également de leur monnaie, s’ils peuvent
influer sur la banque centrale et sa politique de la masse monétaire.
• Il convient donc d’empêcher les abus que les
pouvoirs publics et la haute finance privée exercent sur les monnaies.
• Il est certain qu’une monnaie basée sur l’or ne
peut pas être manipulée aussi facilement qu’une simple monnaie formelle.
Toutefois, les problèmes d’une monnaie basée sur l’or découlent de la
disponibilité de l’or, la haute finance ayant accaparé la plus grande partie
des réserves d’or. Ainsi, elle redeviendrait gagnante et accapareuse de toute
sorte de monnaie basée sur l’or.
• La seule solution est donc celle d’une monnaie
formelle. Cependant, cette monnaie ne doit pas être librement, arbitrairement
déterminable, mais doit être axée sur un objectif de monnaie neutre. La masse
monétaire ne doit donc pas croître davantage que celle des biens. Le secteur
monétaire ne doit plus exercer d’effets inflationnistes ou déflationnistes sur
les monnaies et l’économie mondiale.
• Cet objectif ne peut être atteint que par des
banques centrales strictement neutres et si indépendantes qu’elles constituent
un «quatrième pouvoir», ne sont pas dans les mains de particuliers et ne
peuvent pas être influencées par leurs gouvernements. Avant sa castration par
la Banque centrale européenne, la Banque fédérale d’Allemagne était très proche
de cette indépendance.
• La prochaine réforme monétaire offre une chance
unique de dénoncer les coupables, leurs manipulations monétaires et leurs abus,
ainsi que de susciter l’approbation générale d’un système de banques centrales
sur lequel ni la haute finance ni les gouvernements n’exerceraient d’influence.
Il s’agit d’une chance exceptionnelle.
• La haute finance surtout, qui, par son organe la
BRI, s’est déjà préparée à s’emparer du prochain système de banques centrales
et de monnaies pourrait empêcher la création d’un système indépendant. Il
convient donc d’informer, d’expliquer à la population, à l’économie et aux
politiciens les dangers qu’une économie monopoliste fait courir non seulement à
la monnaie actuelle, mais aussi à un nouveau système monétaire.
Source : Horizons
et débats, numéro 31, juin 2005
En savoir plus
- Lire
"L'inflation"
- Courbe du glissement
du M3 zone EU par rapport à l'objectif de 4,5%
- Courbe de l'écart
cumulé du M3 par rapport à l'objectif
- Le site de l'auteur de
ces pages
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et télécharger des émissions radios "Des Sous et des Hommes" en .mp3
- Qu'est ce que l’indice des prix à la consommation ?
- Le site de la Banque Centrale
Européenne
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